Les buffers contracycliques: La mise en oeuvre

<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTuVPRdgoVtcqGRBy9CVf7VASbM0RZGNsGQLvZ0_roOIHdvN1b2JqfSD-O3gcDbKnFl3M66hNFUYc8WBWtT1-pOlK2W4nxfOJsGm2LwoqhDai9TK8iMhujVmKqZhS0gu_MM3makJQQmK65/s1600/implementation1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTuVPRdgoVtcqGRBy9CVf7VASbM0RZGNsGQLvZ0_roOIHdvN1b2JqfSD-O3gcDbKnFl3M66hNFUYc8WBWtT1-pOlK2W4nxfOJsGm2LwoqhDai9TK8iMhujVmKqZhS0gu_MM3makJQQmK65/s1600/implementation1.jpg" width="640" /></a></div> <br /> <br /> <br /> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Est-ce que la manière d’implémenter le buffer en capital peut influencer l’efficacité ? En fait, il faut d’abord distinguer deux variables explicatives qui jouent sur l’efficacité. Il y a d’abord le timing et ensuite l’amplitude des changements dans le ratio. Le timing peut être vu sous deux angles : le moment optimal où on décide d’appliquer les buffers et les délais d’ajustement qui seront laissés aux banques. Un délai trop court laisse trop peu de temps aux banques pour s’ajuster et le cout peut se révéler très important. À contrario si le régulateur veut baisser le ratio, il doit aussi choisir le moment optimal pour le faire, sachant que si le cout pour le secteur bancaire est négligeable, l’économie réelle peut en être fortement affectée. Concernant l’amplitude, il est important pour le régulateur de choisir une valeur optimale, en prenant en compte deux contraintes: une trop forte amplitude augmente le risque de défaut des banques, alors qu’une faible amplitude aura très peu d’effet sur la limitation d’un « crédit Crunch </div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: center;"> <div style="text-align: left;"> <b><u><b><u>Règle Vs. Discrétion</u></b></u></b></div> </div> <br /> <div style="text-align: center;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Sur la mise en œuvre, le régulateur doit aussi faire un Trade off entre suivre une règle prédéterminée ou utiliser des mesures discrétionnaires. La difficulté́ réside dans le fait que le régulateur doit estimer les bénéfices (souvent immédiat) et les couts (souvent étalées dans le futur et incertains).</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Dans le cas d’un choix d’une règle, la question ne se pose pas, car on se contente de suivre une règle prédéterminée. Pour cette approche, le régulateur joue un faible rôle sur les mesures présentes. Car tout est basé sur une formule prédéfinie, dont les variables seraient les valeurs extraites de l’information. Pour ca, on ne prend qu’un certain nombre de paramètres observable de tous. Cela réduit donc la quantité́ d’information disponible utilisable. Le côté positif et que ca annule les effets d’incohérence temporelle, car les agents savent que seule la formule sert de base aux décisions. De plus, les banques n’ont pas de surprise au moment de l’annonce du ratio qui sera requis. Les banques peuvent elles même procéder à leur calcul pour jauger les décisions futures.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> En cas de choix de décision discret ; le régulateur se base sur le maximum d’information pertinente disponible. La qualité́, voire l’exactitude de l’information est primordiale pour éviter de faire des erreurs. C’est le gros avantage du choit discret. Le régulateur possède une information sur les différents intervenants du marché bancaire, y compris les banques dans leur ensemble. Le problème est que le régulateur peut dévier de son objectif de maintien de la stabilité́ du système bancaire. Cela peut par exemple se produire en relâchant fortement les ratios, pour par exemple insuffler une croissance forte dans le pays sous la pression de lobby de toute sorte. Ce problème se pose déjà dans le cadre des politiques monétaires lorsque la banque centrale n’est pas indépendante ou qu’elle doit rendre des comptes. En fait, la croyance du marché quant au sérieux du régulateur dans son maintien des objectifs est primordiale pour éviter les problèmes d’incohérence temporelle. Un autre problème lié au caractère discrétionnaire et le côté imprévisible des mesures qui peuvent être prises et surtout de l’impact soudain qu’ils peuvent causer sur la confiance des agents.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Comme on l’a vu, le problème de la règle est qu’elle ne permet pas de déviation à court terme pour se concentrer sur d’autres objectifs. Si malgré́ tout, la règle utilise moins d’information disponible, le risque d’un « crédit Crunch » sévère est moins important lorsqu’on utilise la règle. De plus, les gains liés à la transparence sont relativement importants. Dans les propositions de la Bâle (BSCS, 2010), on fait l’hypothèse d’un model de pouvoir « discrétionnaire limité », où le processus de décision serait abondamment commenté et documenté. Le but serait de pouvoir utiliser toute l’information disponible, et pallier le problème d’incohérence temporelle en donnant des objectifs de fonds. En contrepartie, les agents externes ne pourraient pas eux même estimer/anticiper les politiques futures, car le banquier central utilise une information privée qu’il est souvent seul à détenir. Un autre problème qui se poserait serait le temps qu’il faudrait à l’autorité́ de régulation pour être crédible, c’est-à-dire que le temps qui sera nécessaire pour que les agents considèrent les prises de position du régulateur comme crédibles.<br /> <br /> Comme on le voit la mise en place des buffers nécessitera une surveillance accrue pour mesurer les premiers effets. De plus, comme il s'agit du seul outil d'atténuation de la pro-cyclicité prévue dans Bâle III, on comprend toute l'importance de la réussite de sa mise en place. Finalement il apparait de plus en plus que sa transposition dans les différentes juridictions prendra du temps du fait notamment des désaccords sur les variables à utiliser. Je reviendrais sur le sujet un peu plus tard, et prochainement j'aborderais un autres sujet sensible tant il attisé les passions au moment de la crise: "Les agences de notations". Comme toujours n'hésitez pas à commenter.</div>

Les buffers contracycliques: La mise en oeuvre

Est-ce que la manière d’implémenter le buffer en capital peut influencer l’efficacité ? En fait, il faut d’abord distinguer deux v...

Les buffers contracycliques: Les propositions

<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuAEvHhcuRAVTEO7505z109IB2CD77KB005pFOCAF7Fevkg-9Nwn4d6fdx6nh8Y4S1wsIAILvrGOn6LW8QIbSSUiIIOeB_tbUPVdlT2cdqHb3KcveM1NonWKrxH2mN_zI3r3f553ZIpmZ_/s1600/4441364482_bf04636e2d_b.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="358" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhuAEvHhcuRAVTEO7505z109IB2CD77KB005pFOCAF7Fevkg-9Nwn4d6fdx6nh8Y4S1wsIAILvrGOn6LW8QIbSSUiIIOeB_tbUPVdlT2cdqHb3KcveM1NonWKrxH2mN_zI3r3f553ZIpmZ_/s1600/4441364482_bf04636e2d_b.jpg" width="640" /></a></div> <br /> <br /> <div style="text-align: justify;"> La feuille de route finale sur les nouvelles propositions de Bâle III est publiée en 2010. Toutes les mesures inscrites sont programmées pour prendre effet graduellement par "bloc" avec une date limite fixée dans un premier temps à 2015 avant d'être repoussé pour  janvier 2019.</div> <div> <div style="text-align: justify;"> Pour rappel en Europe: Bâle II ainsi que les amendements additionnels sur les exigences règlementaires sont inscrits depuis 2004 dans la directive Capital Requirements [CRD]. Bâle III vient compléter et débroussailler Bâle II avec toute une série de nouvelles thématiques visant à améliorer la stabilité des banques. On peut résumer les idées principales:</div> <ul> <li>L'introduction d'un meilleur calcul du risque de liquidité avec un ratio à 1 mois "Liquidity Coverage Ratio" [<u>LCR</u>] et un ratio à 1 an "Net Stable Funding Ratio" [<u>NSFR</u>].</li> <li>Le renforcement de la taille des fonds propres ainsi que leur qualité. </li> <li>Prise en compte du risque de contrepartie dans la mesure globale du risque.</li> <li>Le ratio de levier  voit son dénominateur modifié avec prise en compte de l'exposition des produits dérivés et autres expositions hors bilan. </li> <li>Transparence sur l'étendue de l'exposition aux produits structurés/complexes</li> <li>Enfin et, c'est ce qui nous intéresse ici; la mise en place d'un matelas (ou buffer) contra-cycliques</li> </ul> </div> <div> <div style="text-align: justify;"> Si le débat sur la nécessité d’appliquer des buffers en capital contra-cycliques était déjà ancien, les choses s’accélèrent à partir de 2008. Des groupes de travails se réunissent tant à la la banque centrale européenne (“Workshop on the Potential Pro-Cyclicality of the New Regulatory Framework”, 2008) qu’au sein du Basel Committee on Banking Supervision (BCBS) (Countercyclical capital buffer proposal, <a href="http://www.bis.org/publ/bcbs172.htm" target="_blank">[voir le document consultatif  de  2010]</a>). Le constant qui part des observations de la crise financière est que le risque crédit, qui est fortement corrélé au « business cycles », pose un problème de pro cyclicité du capital règlementaire en cas de choc négatif sur l’économie. Les exigences institutionnelles ont en effet joué un rôle amplificateur pendant la crise, en plus de compliquer les conditions de reprises et cela est d’autant plus intensément que la période avant la crise connaissait un excès d’offre de crédit.</div> <br /> <b><u>Les principales propositions pour le buffer sont:</u></b><br /> <br /> <ul> <li style="text-align: justify;">Le buffer de capital contra cyclique doit représenter un matelas de 0 à 2,5% au-dessus du minimum du capital règlementaire qui a été proposé par la banque centrale ou l’organisme chargé de la régulation bancaire. Les banques qui n’arrivent pas à constituer un buffer suffisant pourraient se voir imposer des contraintes notamment sur l’affectation des bénéfices. Ce matelas doit pour les banques internationales tendres vers une moyenne pondérée des buffers des pays dans lesquels la banque est active. Le but est que le matelas de capital reflète le plus juste possible l’exposition au risque.</li> </ul> <ul> <li style="text-align: justify;">Ce volant sera activé dès que les autorités estimeront que la croissance du crédit est devenue trop importante et qu’elle fait courir un risque systémique. Les autorités nationales doivent faire un monitoring permanent pour anticiper un retournement de tendance. Toute activation ou variation à la hausse du volant doit être annoncée un an à l’avance pour limiter les couts d’ajustement des banques auquel les banques pourraient faire face. Par contre, une variation à la baisse doit être répercutée immédiatement afin de limiter une contraction de l’offre de crédit.</li> </ul> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> Chaque pays membre doit désigner un comité chargé d’évaluer les modalités de mise en œuvre selon quatre principes : <br /> <br /> <ol> <li>Le buffer ne doit servir qu’à protéger l’économie contre un excès d’offre de crédit en période faste.</li> <li>Le calcul sur la taille, le timing d’implémentation doit être basé essentiellement sur la variable Crédit/PIB. </li> <li>Les variables utilisées doivent être simples, disponibles au public pour permettre à chacun de les utiliser.</li> <li>Il est recommandé de compléter le buffer en capital d’autres mesures de contrôle macro-prudentiels.</li> </ol> <br /> <div style="text-align: justify;"> Voilà, c'est tout pour les propositions des buffers. Dans les prochains articles nous verrons plus en détail la mise en oeuvre de ces réformes, et je ferais une petite conclusion sur le bilan des premières réformes, en attendant n'hésitez pas commenter.</div> </div>

Les buffers contracycliques: Les propositions

La feuille de route finale sur les nouvelles propositions de Bâle III est publiée en 2010. Toutes les mesures inscrites sont programme...

Des réformes nécessaires

<br /> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> </div> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgILaFgnaAQBIBKrNCS8wH4j3u51LD5xFKEoaNcsitV7cMMZ_OtXAYr3G9ODzjpk8d5-HMx57E21TViBw-l-oxg1Q3ra9rp2LwNJLxbmBRNtrS39Xmgn4Q_K2XP8mybZgsWK8KN9xVBN5OK/s1600/economic-recession-recovery.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgILaFgnaAQBIBKrNCS8wH4j3u51LD5xFKEoaNcsitV7cMMZ_OtXAYr3G9ODzjpk8d5-HMx57E21TViBw-l-oxg1Q3ra9rp2LwNJLxbmBRNtrS39Xmgn4Q_K2XP8mybZgsWK8KN9xVBN5OK/s1600/economic-recession-recovery.jpg" width="640" /></a></div> <br /> <div style="text-align: justify;"> Si l’année 2006 voit le début de transposition du cadre règlementaire de Bâle II notamment en France, les discutions concernant les réformes pour Bâle III débutent dés 2008 en pleine période de crise financière. Deux reproches reviennent systématiquement : </div> <div> <div class="BodyA"> <br /></div> <ul> <li><i>le manque de réajustement de la valeur des deux ratios de McDonough (8% et 4%). Alors que la prise en compte du risque opérationnel dans le calcul de risque a élargi l’assiette de risque pris en compte, il apparait qu’il faut proposer une nouvelle base de calcul. </i></li> </ul> <ul> <li><i>La plus forte pro-cyclicité du ratio de McDonough comparativement au ratio de Cooke lié au mode de calcul utilisé. Cette pro cyclicité se manifeste du fait qu’une partie du capital est corrélé avec les « business cycles » ce qui engendre des effets procycliques tant en période de crise qu’en période de forte croissance.</i> </li> </ul> <div style="text-align: justify;"> Si les banques sont en plus affectées par le ratio de McDonough ça résulte des couts d’ajustement propres aux banques quand elles essaient d’atteindre le minimum de capital requis. Si par exemple elles vendent des actifs ou font une levée de capital par émission de titres, elles deviennent très préjudiciables à une dégradation de leur cote (ce qui accentue le minimum de capital requis). Pour contrer ces effets, elles vont limiter les crédits, mais aussi réduire très nettement les dividendes et souvent lever du capital par émission d’emprunt. Ces mesures ont des externalités qui peuvent se révéler importantes : "Les couts de réputation et les réactions négatives des marchés financiers" et par extension de tous les autres agents.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> C’est la raison de l’important assèchement du crédit constaté en 2008. Les pertes des banques en périodes de récession sont compensées par une diminution du montant des prêts pour arriver à détenir le capital minimum requis. Car les banques ont tendance à ne pas vouloir se séparer d’actifs qu’elles détiennent pour augmenter leurs réserves de capitaux. Cela parce qu’elles estiment difficile, voir couteux en temps de crises de vendre ses actifs ( : importante moins-value de résiliation en période de récession liée à la baisse des anticipations des revenues futures) et aussi que la vente d’actif entraine une baisse considérable de la valeur de l’action de la banque ce qui complique encore plus sa situation. Elle pourrait aussi bien se contenter d’émettre de nouvelles actions, mais l’inquiétude du public pourrait anéantir les effets, soit parce que les actionnaires actuelles craignent qu’en fait cette opération vise avant tout à trouver du capital pour les créditeurs en cas liquidation, soit que les nouveaux actionnaires déduisent en l'absence de visibilité que la banque émet des actions, car elle est justement en difficulté. </div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Une des solutions proposées est le volant de fond propre ou buffer contra-cyclique. Il est sensé permettre la constitution d’une réserve d’argent en cas de récessions et par un mécanisme d'ajustement permettra la baisse instantanée du ratio en cas de récessions enfin de permettre aux banques de prêter plus qu’elle ne l’aurait fait avec le système en vigueur au moment de la crise. Les banques pourraient vendre moins d’actifs pour faire face à la crise, de plus elle pourrait continuer de soutenir le financement de l’économie réduisant d’autant les anticipations à la baisse des commandes des entreprises. Un autre effet et que les détenteurs d’actifs mobiliers qui connaissent en temps de crise un effet de richesse négatif (les poussant à reporter/limiter leur consommation) pourraient regagner de la confiance. La mesure serait macroprudentielle, car elle permettra d’abord d’éviter qu’une crise financière ne s’amplifie et ne se propage à tout le système. </div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Le buffer permettra aussi de limiter l’offre de crédit qui est souvent démesurée en période de boum. Cela aura pour effet de limiter le gap d’offre de crédit entre les périodes de crise et de croissance, car le changement brusque avec une grosse amplitude entraine souvent des effets encore plus désastreux pour l’économie. </div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Dans le prochain billet j'aborderais plus en détail les buffers contra-cyclique, en attendant n'hésitez pas commenter.</div> </div> <!--EndFragment-->

Des réformes nécessaires

Si l’année 2006 voit le début de transposition du cadre règlementaire de Bâle II notamment en France, les discutions concernant les...

Les origines de la crise financière

<br /> <table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody> <tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvdteFyZ1MMRlnW76QvTFLONdpe2INUue4QOE-FRJcCdWiKgUTK8td8WF1bTE9wCfHy1mVEog0wQRr_-Zdek9E7enPP9tVSUkpS3VeBPLT9Vk4CtJl79CcA5ZLz8qPwP9XjiVwQX2zRNm9/s1600/8784095415_d8814a0cd9_b.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" height="449" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvdteFyZ1MMRlnW76QvTFLONdpe2INUue4QOE-FRJcCdWiKgUTK8td8WF1bTE9wCfHy1mVEog0wQRr_-Zdek9E7enPP9tVSUkpS3VeBPLT9Vk4CtJl79CcA5ZLz8qPwP9XjiVwQX2zRNm9/s1600/8784095415_d8814a0cd9_b.jpg" title="credit photo: Stephen D. Melkisethian" width="640" /></a></td></tr> <tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div style="font-size: medium; text-align: start;"> <br /> <br /></div> </td></tr> </tbody></table> <div style="text-align: justify;"> On est en 2006, et alors que la transposition de Bâle II dans les législations nationales est encore en cours dans les pays industrialisés, une crise immobilière de grande ampleur débute aux États-Unis. Cette année 2006 est marquée par une chute des transactions ainsi qu’une érosion des prix de ventes des biens qui entraine une correction à la baisse de la valorisation des actifs immobiliers. Auparavant et cela depuis le milieu des années 90, le pays avait profité d'une situation économique favorable, avec une forte confiance des ménages et une hausse démesurée des prix immobiliers. Pour Edward L. Glaeser, les causes sont de deux types : l’irrationalité des agents nourris par des anticipations de hausses et les coûts de transactions élevées du marché immobilier qui jouent en défaveur d’un ajustement des prix. La correction sur les prix débute en 2006 et entraine avec elle ce qu’on appellera la crise des subprimes. Les « subprimes loans» sont au départ conçus pour permettre aux ménages à risque de défaut élevé d’accéder au marché du crédit via les prêts hypothécaires. Aux États-Unis des établissements de crédit peu "regardants" ne vont pas hésiter à proposer des crédits complexes, appelé « adjustable rate mortage » à des conditions souvent désavantageuses à une population souvent pauvre en manque d’information. En effet, les prêts hypothécaires à taux variable sont susceptibles de faire subir un cout élevé non anticipé aux ménages du fait de leur durée qui peut dépasser 3 décennies. Ces établissements de crédit lorsqu’elles fournissent des prêts subprimes bénéficient d’une surprime par rapport à un prêt ordinaire « prime lending » et elles sont assurés de se rembourser sur le prix de vente du collatéral en cas de défaut de paiement. Le succès est tel que ces prêts subprimes qui ne représentaient encore que 2.4% des crédits en 1998, représentent 40% des nouveaux prêts immobiliers en 2007. Le risque crédit pris individuellement sur ces créances est conséquent, mais pris pour l’ensemble du système le risque est faible. Du moins, c’est ce que la majorité des acteurs s’accordent à dire dans un premier temps.</div> <br /> <blockquote class="tr_bq"> "<i>During the lending boom, the industry developed products that were extremely risky that were pushed by everybody up and down the food chain. We forgot about our customers, and making money and our commission checks were more important" John Robbins, Former chairman of the US Mortgage Bankers Association (2008)</i></blockquote> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Le mécanisme de propagation de ces créances "toxiques" à l’économie est complexe. Dans un premier temps les portefeuilles de prêts hypothécaires sont repris par les monolines et regroupés suivant leur risque inhérent (probabilités de défaut) afin d’en faciliter l’évaluation du risque. Ils sont ensuite assemblés pour former des actifs sur le marché secondaire appelé mortgage-backed security (MBS). C’est la base de la titrisation qui vise à transformer des actifs peu liquides en titres parfaitement liquides. Des établissements de crédit reprennent les MBS via des structures ad hoc appelées « Spécial purpose Vehicle » et ensuite les réinjectent dans l’économie sous forme de CDO [collateralised debt obligation]. </div> <div style="text-align: justify;"> Ces produits ne vont pas se retrouver par hasard dans l’économie mondiale ; pour Greenspan (2010), les rendements élevés sur les CDO et la baisse des saisies immobilières depuis 2001 est une des causes qui favorise une forte demande en provenance notamment d’Europe pour acquérir des CDO. L'appétit des acteurs européens est tel que la moitié de ces actifs toxiques sont détenus par des entités européennes.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody> <tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvgVV1t3olVawRzLyXrAnZwwW4GPVamv8EApwbYvLKpUNrHSZrgYK4zTGRdCK6zTHhjI0V2hBQ22ndS_V1oaxyZjqXErSVQoYJGtU2K5g5EaGwHdLXHlglpm73GYcnZn-4UDdgEEq3YRkU/s1600/11408323254_389f22d27e_b.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvgVV1t3olVawRzLyXrAnZwwW4GPVamv8EApwbYvLKpUNrHSZrgYK4zTGRdCK6zTHhjI0V2hBQ22ndS_V1oaxyZjqXErSVQoYJGtU2K5g5EaGwHdLXHlglpm73GYcnZn-4UDdgEEq3YRkU/s1600/11408323254_389f22d27e_b.jpg" width="640" /></a></td></tr> <tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small; text-align: start;">credit photo: Federal Reserve - </span><a href="http://www.usa.gov/copyright.shtml" style="font-size: small; text-align: start;">US Government work licence</a></td></tr> </tbody></table> <div style="text-align: center;"> <i>"The firms [banks] clearly had found receptive buyer." Alan Greenspan (2010)</i></div> <br /> <div> <div style="text-align: justify;"> L’opération est tellement complexe et opaque, qu'elle ne permet pas aux différents acteurs de savoir précisément le risque sur les produits détenus. L’effet recherché est la dispersion du risque et surtout de sortir des actifs peu liquides de leurs bilans pour rester conformes au ratio de solvabilité bancaire et autre norme règlementaires établis par les régulateurs bancaires. Comme on le voit, la prise de risque dans le secteur bancaire est conséquente, et elle est dans la continuité du climat de dérèglementation et d’innovation financière qui avait débuté début 2000.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Fin 2006 le nombre de saisies immobilières dépasse le million et les pertes pour les subprimes lenders sont considérables. Les rehausseurs de crédits [monolines] qui fournissent des garanties sur des actifs titrisés composés de valeurs immobilières sont obligés d’imputer des dépréciations d’actifs dans leurs bilans. En fait, la crise de confiance est telle que toutes les catégories d’actifs adossés à des valeurs immobilières deviennent rapidement invendables. La chute de ces rehausseurs de crédits comme la FSA va entrainer, avec elle celles de différentes banques. En effet, le risque de contrepartie pour les banques s'alourdit fortement une fois que les agences de notations dégradent les notes des monolines.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> La contagion internationale de la crise débute en septembre 2008 par la faillite de la 4e plus grande banque d’investissement «Lehmann Brothers ». Cette faillite est suivie par un climat de frayeur sur la santé financière des autres institutions du secteur bancaire. La méfiance collective et le climat d’incertitude global font que les banques préfèrent réduire fortement les prêts interbancaires: le système de compensation s’effrite et les banques à court de liquidités sont obligés de rationner leurs prêts aux entreprises, voire de vendre au même moment leurs actifs sains, ce qui en réduit d’autant leurs prix et participe à la dégringolade des marchés. Le rationnement du crédit affecte négativement le financement des projets des entreprises, ce qui réduit considérablement l’activité économique et nourrit d’autant plus la crise.</div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> En Europe face à la crise la BCE réagit très rapidement en proposant des injections de liquidités. Les principales banques centrales baissent leurs taux et se substituent au marché interbancaire, en tant que « prêteurs de dernier recours ». Elles rachètent aussi des institutions en difficultés dont la faillite aurait un effet procyclique sur la crise. On a aussi des mesures “non conventionnelles” pour stabiliser le système financier: pour exemple, la promesse explicite de tenir le taux directeur à un niveau bas pendant une durée prolongée pour réduire l’incertitude. </div> <div style="text-align: justify;"> <br /></div> <div style="text-align: justify;"> Ces mesures prises dans l'urgence visaient à limiter l'impact de la crise, si leur efficacité est encore sujette à débat parmi les spécialistes il est indéniable que le système devait être réformé en profondeur. Dans les prochains articles nous verrons les pistes de réflexions engagées, en attendant n'hésitez pas commenter et pour en savoir plus; vous pouvez lire :</div> <br /> <ul> <li><span style="background-color: white; font-family: TimesNewRomanPSMT; font-size: 12pt;"> GLAESER E. L., (2008), </span><span style="background-color: white; font-size: 12pt; font-style: italic;">« Ho</span><span style="font-size: 12pt; font-style: italic;">using Supply and Housing Bubbles </span><span style="font-family: TimesNewRomanPSMT; font-size: 12pt;">», NBER Working PaperNo.14193 Cambridge, Massachusetts: National Bureau of Economic Research</span></li> <li><span style="font-family: TimesNewRomanPSMT; font-size: 12pt;">ALAN GREENSPAN, </span><span style="background-color: white; font-size: 12pt; font-style: italic;">The Crisis [with Comments and Discussion] </span><span style="font-family: TimesNewRomanPSMT; font-size: 12pt;">Brookings Papers on Economic Activity, (SPRING 2010), pp. 201-261 The Brookings Institution </span></li> </ul> <br /> <br /></div> <!-- Blogger automated replacement: "https://images-blogger-opensocial.googleusercontent.com/gadgets/proxy?url=http%3A%2F%2F3.bp.blogspot.com%2F-ces_hQBDxEo%2FU2YhgXX71HI%2FAAAAAAAAGZc%2F34atHkr3V00%2Fs1600%2F8784095415_d8814a0cd9_b.jpg&container=blogger&gadget=a&rewriteMime=image%2F*" with "https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvdteFyZ1MMRlnW76QvTFLONdpe2INUue4QOE-FRJcCdWiKgUTK8td8WF1bTE9wCfHy1mVEog0wQRr_-Zdek9E7enPP9tVSUkpS3VeBPLT9Vk4CtJl79CcA5ZLz8qPwP9XjiVwQX2zRNm9/s1600/8784095415_d8814a0cd9_b.jpg" --><!-- Blogger automated replacement: "https://images-blogger-opensocial.googleusercontent.com/gadgets/proxy?url=http%3A%2F%2F3.bp.blogspot.com%2F-jVqhNl-7jvE%2FU2V5qMaRQYI%2FAAAAAAAAGZM%2FuM2M3_tjPYQ%2Fs1600%2F11408323254_389f22d27e_b.jpg&container=blogger&gadget=a&rewriteMime=image%2F*" with "https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhvgVV1t3olVawRzLyXrAnZwwW4GPVamv8EApwbYvLKpUNrHSZrgYK4zTGRdCK6zTHhjI0V2hBQ22ndS_V1oaxyZjqXErSVQoYJGtU2K5g5EaGwHdLXHlglpm73GYcnZn-4UDdgEEq3YRkU/s1600/11408323254_389f22d27e_b.jpg" -->

Les origines de la crise financière

On est en 2006, et alors que la transposition de Bâle II dans les législations nationales est encore en cours dans les pays industr...